Nikon D850

Nouveau boitier reflex semi-pro Plein Format 24 x 36

La série ultra-performante sortie en 2012 avec le premier Nikon D800, puis une remise à niveau en 2014 avec le Nikon D810, revient à la charge en 2017 avec l’annonce de la prochaine itération, le Nikon D850. Voyons donc, à la lumière des specs affichés, ce qui se cache sous le capot de cette dernière mouture.

I. Caractéristiques :

Capteur :

nikon_d850_resolutionComme d’habitude, Nikon mise à fond sur la taille du capteur en ce qui concerne la série des Nikon D800. C’est d’ailleurs en 2012, que Nikon secoua le monde de la photo en annonçant un Nikon D800 à plus de 36 millions de pixels. Il aura donc fallu attendre 2017 pour que Nikon frappe une deuxième fois un grand coup en présentant un Nikon D850 avec un capteur CMOS 24 x 36 de plus de 45 millions de pixels (8256×5504 pixels).
Techniquement parlé, il y a toutefois un hic concernant sa performance.
Pour faire simple, sachez que plus on augmente le nombre de pixels sur une même surface, moins chaque photosite du capteur recevra de lumière, et ainsi, moins bonne devient la gestion de la sensibilité, sans parler de la charge de calcul du processeur pour faire face à 25% de pixels de plus.
D’autant plus, faut-il encore le préciser, aucun appareil photo reflex récent n’a su détrôner les performances du Nikon D800E sorti en 2014. Et pour cause. Il y a réellement des limites technologiques. Il faudrait donc attendre les futurs tests de performances de DxOMark & co pour en avoir le coeur net.

Compatibilité Objectifs :

Rien de neuf, et on s’en félicite : Vous pouvez utiliser tous les objectifs, même des objectifs DX (mais à quoi bon?) à monture Nikon F depuis 1976, avec des limitations ici et là pour les plus anciens (Ai, Ai-S) au niveau de l’autofocus pour les plus anciens

Obturateur :

Le Nikon D850 se situe parfaitement dans la lignée des appareils photo PRO et offre ainsi, ni plus, ni moins, que le traditionnel duo 30s – 1/8000s. Je rappelle tout même, qu’il y a 25ans, Minolta atteignait les 1/12000s avec un appareil argentique. D’un autre côté, on peut facilement compenser avec la montée phénoménale en sensibilité depuis lors.

Sensibilité ISO :

nikon_d850_iso

De 64 à 25600 ISO. C’est 4x mieux qu’avec le premier Nikon D800 et 2x mieux qu’avec le prédécesseur Nikon D810. Mais encore une fois, il s’agit de données techniques. A moins d’un grand bon technologique sur le capteur, d’un logiciel en net progrès avec le Expeed 5, je doute que l’on puisse à la fois augmenter le nombre de pixels de 25%, doubler la sensibilité et augmenter la cadence de tirs sans faire de sacrifices sur la qualité. Mais encore fois, l’avenir et les futurs tests nous en diront davantage.

Cadence de tir :

nikon_d850_speed

La cadence de tirs de la série des Nikon D800 n’a jamais été son fort, ni même son objectif. Toutefois, en passant à 7 images/sec (5 images/s pour le précédent Nikon D810), voire 9 images/sec avec l’ajout du grip, il y a là, de quoi satisfaire les fans de photos de sport, sans avoir à se ruiner avec un Nikon D5 (mais qui atteint les 12 images/sec)

Sauvegarde :

Il semblerait que Nikon ait décidé de dire adieu au Compact Flash (CF), car ce format a été définitivement abandonné au profit du duo SD/XQD. Je ne reviendrais pas sur l’utilité indéniable d’un double logement de cartes mémoires. Heureusement, les prix des cartes XQD ont bien entamé leur descente en s’alignant presque avec les anciennes Compact Flash.

Autofocus :

nikon_d850_af_points

Sur la papier, le Nikon D850 affichent 151 points autofocus (sensiblement autant que sur le flagship Nikon D5), soit trois fois plus que sur les anciens Nikon D800. Encore fois, prudence. Tout est dans la répartition de ses points sur l’ensemble de l’image, et autant dire, qu’aucun des appareils PRO ne fait mieux que l’APS-C Nikon D500. Or, la surface occupée, reste la même, donc pas de réels progrès en ce qui me concerne.

Viseur :

nikon_d850_viewfinder

Un prisme et une construction pour afficher 100% de l’image dans l’œilleton. Rien de nouveau, mais cela fait vraiment la différence, en comparaison avec les appareils hybrides notamment.

Écran :

Merci pour cet écran qui devient enfin inclinable. Tous les appareils d’entrée-de-gamme le font déjà. Pourquoi avoir privé les photographes sur la série D800 de cette fonction peut-être banale, voire populaire, mais tellement pratique !!! Le Nikon D850 embarque ainsi un écran LCD de 3,2″ à 2359000 pixels et également tactile !

nikon_d850_screen_lcd

Alimentation :

Il s’agit de la EN-EL15a, qui a est apparue sur le Nikon D7500, et qui promet jusqu’à 1840 photos par charge. De quoi faire pâlir bien des appareils hybrides chez Sony :-)

Poids :

Après une précédente diète, c’est le retour de l’embonpoint avec en peu plus d’1kg sur la balance (cartes mémoires+batterie). Bref, pas de quoi rivaliser avec les pleins formats de chez Sony.

II. Prix :

Là ça va faire mal. Le prix de lancement est affiché à 3799 euros. Je rappelle qu’il était de 3199 euros pour le Nikon D810 et 2999 euros pour le Nikon D800. C’est donc une augmentation de 20% en 5 ans. Je ne sais pas pour vous, mais mes revenus n’ont guère augmenté de la sorte, et avec le marché actuellement amorphe de la photo, je crains, qu’il n’y aura plus que les photographes professionnels performants qui se lanceront dans cet achat.

Ils sont quand même marrants les gars du marketing de chez Nikon. Ils ont carrément oublié de parler du prix dans le beau comparatif Nikon D850/D810 que vous pouvez télécharger ici :-)

III. L’ avis Photoexposition.fr :

S’agit-il d’une révolution en la nouveauté du Nikon D850 ?

Évidemment que non. Je vous dirais même, que depuis au moins 2ans, vous avez de quoi faire de magnifiques photos avec n’importe quel appareil Nikon. Mais je comprends aussi, qu’une entreprise se doit de bouger, ne serait-ce qu’un peu. En ce sens, le Nikon D850 a donc enfin reçu un écran tactile orientable, des boutons lumineux, une connectique WiFi et plus d’autonomie et l’abandon du flash intégré, qui personnellement, ne me servait à presque rien sur le Nikon D800. Cela est-il pour autant une révolution ?

Non, pas à mon sens, et pas de quoi me séparer d’un fidèle et ultra-performant Nikon D800E à moins de performances éclatantes lors de futurs essais. Par ailleurs, pour ceux qui voudraient toutefois sauter le pas, comme d’habitude, je recommande la plus grande prudence, sachant que les premiers batchs des nouveaux modèles Nikon sont généralement loin d’être exempts de défauts.

D’autant plus, que je regrette toujours et encore l’absence tant regrettée d’un sélecteur de mode (P,A,S,M), et surtout, toujours pas de mode programmables U1, U2, sélectionnables comme sur le Nikon D750, Nikon D7500 ou le Nikon D610 et presque tous les appareils Canon.

Plus d’infos :