SLR DSLR :

Y voir enfin clair parmi les boitiers et les objectifs.

Autant, l’avènement du numérique a profondément bouleversé le paysage des boitiers reflex et plongé bien des acheteurs à la recherche d’un boitier dans la confusion, autant, la technologie des objectifs n’a pour ainsi dire pas changé en 75ans, rendant le choix bien plus simple.

Boitiers Reflex

Jusqu’à  l’apparition du premier boitier reflex numérique en 1995 (Canon EOS DCS 3), le monde des boitiers dits « Reflex » tournait essentiellement autour d’un seul et même format

35mm

Le film 35mm (ou 24 x 36)

Ainsi, le choix du boitier dépendait essentiellement de quelques critères clés communs, comme la compatibilité avec une ligne d’objectifs existante, la robustesse, la fiabilité et évidemment des critères techniques autour de la vitesse de l’obturateur, du viseur, et de la vitesse de synchronisation du flash. Au final, tout bon appareil devait pouvoir permettre de jouer sur la vitesse et l’ouverture. La sensibilité et la balance des blancs n’étaient pas un critère, vu qu’elles dépendaient du film inséré dans le boitier.
L’histoire a montré, que quelques boitiers mythiques sont restés dans la conscience collective. Je citerais par exemple, l’avènement du Nikon F, celui du Canon EOS-1 qui ouvrit la voix aux montures EF, la popularité des Minolta, et même des boitiers de l’Est avec Praktica. Évidemment, si je devais rendre justice à tous les boitiers, je me devrais de vous afficher une liste de plus d’une centaine d’appareils. Au moins.

(La liste complète est ici : Excel SLR DSLR Reflex).

Et puis apparut le Canon EOS DCS 3, rapidement suivit par son confrère Nikon et finalement toute la grande famille de la photographie, avec des capteurs et des formats comme s’il en pleuvait :

nettoyage capteur

Capteur CCD

  • CCD APS-H
  • CCD APS-C
  • CMOS APS-H
  • JFET-LBAST…CCD Micro Four Thirds…etc…

Dans cette jungle technologique, chaque marque y va de son format, pour telle utilisation, pour telle clientèle, pour telle qualité. Le propos de ce article, n’est pas de vous proposer un n-ième guide, mais plutôt un aperçu, de ce qui, à mes yeux, est réellement important, en faisant fi de toute considération de marque.

Lorsque j’ai commencé à compiler tous les boitiers photo existants, les numériques et les argentiques, les récents comme les anciens, je me suis rendu compte, qu’au final, peu de choses avaient changé, et que l’on pouvait classer les boitiers d’après :

  • Le Format du capteur : Réduit (APS-C, Micro-Thirds essentiellement) et Plein Format (35mm), et plus marginalement, des formats exotiques comme le Moyen Format réservés aux professionnels et/ou aux connaisseurs.
  • La taille du capteur en termes de pixels.
  • Le support de stockage : Essentiellement SD et Compact Flash.
  • Les caractéristiques du viseur en terme de couverture, exprimée en %.
  • La vitesse de l’obturateur.
  • La vitesse synchroflash.
  • La sensibilité du capteur à la lumière (ISO), version moderne de la sensibilité des films (ASA).
  • Le reste, mais ce n’est que mon avis personnel, est secondaire, car cela n’a pas d’incidence sur le production en elle-même.

Toujours est-il, que lorsque l’on met tous ces critères en avant, on se rend compte, qu’il n’y a pas grand chose, au final,  qui distingue les boitiers entre eux, et le prix de certains boitiers PRO semble même parfois discutable. Par exemple :

  • Tous les boitiers APN atteignent au moins la vitesse d’obturation de 1/4000s. Je doute fort, qu’il y ait beaucoup de situations qui exigeraient de passer à 1/8000s.
  • Tous les APN atteignent au moins 1 600 ISO. autant que le boitier DSLR Pro Nikon D3X de 2008. Je tiens tout de même à rappeler aux plus jeunes, que jadis, les films argentiques à 1 600ASA tenaient de l’exceptionnel. Il n’y a pas assez de lumière ? Utilisez un flash ! Et d’ailleurs, pourquoi vouloir transformer la nuit en jour ? Prenez donc des jumelles militaires tactiques si vous voulez y voir dans le noir, non ?
  • Tous les capteurs actuellement dépassent les 12 Mios de pixels, largement suffisant pour du tirage jusqu’à 30 x 40cm. Combien d’entre nous effectuent des tirages papiers ? Parmi ceux-là, combien vont au delà du classique 10 x 15cm ? Rappelons, que 12 Mios de pixels, c’est autant que le boitier DSLR Pro Nikon D3 de 2007. Je rappelle aussi que le manuel très populaire de Bryan Peterson « Pratique de l’exposition » a été shooté essentiellement avec un Nikon D300s un APS-C à 12,1 Mios de pixels.
  • Tous les boitiers DSLR actuels atteignent la cadence d’au moins 4 images/sec. Autant que jadis le boitier Pro Canon EOS 1Ds en 2002.

Vous l’aurez bien compris, le boitier n’est que secondaire. Une fois que le choix de la taille du capteur est fait, en fonction des objectifs que l’on souhaite utiliser, tout le reste, n’est que…fioriture. J’affinerai mon affirmation, par rapport à ces besoins.

Si vous avez l’intention de faire des très grands tirages, alors on peut effectivement considérer opter pour un capteur à grosse définition.
Si vous avez dans l’intention d’utiliser souvent un bon flash, vous pourrez opter pour une synchroflash importante de 1/250s. Le dernier reflex standard a dépasser cette limite était le Nikon D40 !
Si vous souhaitez éviter un maximum la post-production et tous les bidouillages à la Photoshop & co, vous devrez opter pour un excellent viseur à 100% de couverture, pour ne pas vous retrouvez avec une composition incomplète, par rapport à ce que vous shootez.
Si vous comptez faire principalement de la photo sportive et shooter des bolides ou des matchs de baskets, vous vous dirigerez certainement vers un boitier rapide.
Mais de grâce, ne cherchez pas à vouloir absolument tout maximiser, car vous vous retrouverez avec des fonctionnalités souvent inutiles, et certainement, avec un portefeuille lourdement allégé !
Mais évidemment, cette affirmation, n’engage que moi.

Un boitier seul ne vous avancera pas à grand chose, il vous faudra aussi des objectifs adéquats.

Objectifs

Terminologie

La bonne nouvelle, c’est qu’il est plus simple de faire le tri dans les objectifs que dans les boitiers, une fois que l’on a compris de quoi il en ressort. Ne vous laissez par berner par la terminologie parfois abstraite et inutile. Il est vrai qu’un traitement NanoCristal a pour vocation de réduire les reflets, des lentilles asphériques réduisent le coma, et des verres ED réduisent les aberrations chromatiques, mais cela reste du jargon technico-marketing et ne devraient en rien vous écarter des éléments suivants à retenir :

  1. La première règle d’or : Les meilleurs résultats sont obtenus avec des objectifs à focale fixe, les « PRIMES LENSES » ! Il ne faut jamais perdre à l’esprit, que PLUS vous en demander à votre objectif en terme de focale et d’utilité, MOINS bonne sera sa performance globale. En somme, acheter un objectif zoom de 28-300mm vous permettra une utilisation depuis la focale grand-angle jusqu’à la focale d’un téléobjectif, très certainement, mais vous n’aurez jamais la qualité optique d’un grand angle fixe, et d’un téléobjectif fixe à la fois.
  2. Construction : Il faut garder à l’esprit, que les lentilles regroupées en groupe dans un objectif, doivent non seulement capter une image et la former sur un certain format, mais elle doivent également corriger des défauts optiques (ou les réduire), le tout à des ouvertures de diaphragme variables. Par définition, n’importe qu’elle lentille convexe ou concave effectuant une certaine modification, aura une/des incidences autre part, regroupées sous le terme d’aberration optique. En voici quelques exemples :
    • Distorsion : La courbure des lignes de perspective.
    • Vignetage : L’assombrissement des coins d’images.
    • Aberration chromatique : Contours flous colorés.
    • Aberration sphérique : Perte de netteté au centre et au bords de l’image.
    • Flare / Reflet : Formation de halos parfois en polygones (au nombre de lamelles)
    • Coma : Déformation des petites zones en forme de queue de comète.
    • Diffraction : Perte de netteté propre aux diaphragmes fermés.

    Sans être dans le secret des Dieux, ou ingénieur en optique, retenez, que les lentilles ont pour première fonction de concentrer une image sur une surface prédéfinie (APS-C, FX etc) mais également de corriger des aberrations optiques. En somme, plus il y a de lentilles, ou de groupes de lentilles, plus le constructeur essaye de corriger un/des défaut(s). Ce qui est un bon signe.

Canon Europe

Exemple : La focale reine, 50mm était jadis une construction classique de 6 lentilles en 4 groupes (Nikon 50mm f/2 de 1974, ou Canon FL 50 f/1.4 de 1965). De nos jours, la construction de base pour cette focale est de 8 lentilles en 6 groupes, voire 8 lentilles en 7 groupes pour le Nikon AF-S 50mm f/1.4. Cela signifie tout simplement, que le constructeur a décidé (ou encore, est parvenu) d’éliminer certaines aberrations optiques. Impossible à ce stade de dire lesquelles sans avoir fait de tests ou avoir discuté avec l’ingénieur en personne ;-).
Ainsi, si vous avez à faire à un nouvel objectif, remplaçant un plus ancien, mais que vous vous rendez compte que la construction est la même, alors il y a fort à parier que le nouvel objectif ne vous apportera pas grand chose de plus.

  • L’ouverture : Soit fixe, soit variable dans certains zooms, c’est la quantité maximum de lumière qu’autorisera l’objectif. Je rappelle tout humblement que dans « photographie » il y a les mots grecs pour « lumière » et « dessin », la lumière est donc l’élément LE PLUS important dans la photographie. Plus votre objectif en laissera passer, moins vous serez embêté dans des conditions lumineuses faibles.
    Retenez, que dans les focales fixes (24mm, 35mm, 50mm par exemple), les bons objectifs ouvrent au moins jusqu’à f/2.8, voire même jusqu’à f/1.4 pour les standards 50mm). Les zooms moyens ont très souvent des ouvertures variables et plus faibles (exemple Nikon AF-S DX 18-200mm f/3.5 – 5.6).
    Encore une fois, vous vous rendrez vite compte, que les meilleurs objectifs, sont les focales fixes, avec une grande ouverture…fixe (Nikon AF 135mm f/2 DC ). Enfin, plus il y a de lamelles, plus arrondis seront les reflets et le bokeh sera adouci (A partir de 9 lamelles, cela est déjà considéré très bon).
    diaphragm
  • La stabilisation d’image (VR ou IS ou OS ou VC suivant les constructeurs)
    J’ai un avis mitigé sur la question.
    Il est évident, qu’il devient difficile de faire une photo sans le moindre bougé, à main levée, à partir de 1/60s au moins, le risque s’agrandit d’ailleurs à mesure que la focale augmente.
    Imaginez la chose suite : Vous êtes avec votre zoom calé à 200mm et vous devez shooter à 1/60s, le tout à main levée. Bonne chance ! Et là les constructeurs vous sortent leur atout magique…j’ai nommé la stabilisation d’image.
    « Le système de réduction de vibration de Nikon vous permet de prendre des photos à des vitesses d’obturation jusqu’à cinq fois plus lentes pour des photos exceptionnellement nettes et stables lors des prises de vues à main levée. »
    Du jargon technique pour affirmer, que même à 200mm de focale, vous pouvez shooter jusqu’à 1/6s. En fait, il faut prendre ce genre d’affirmation avec beaucoup de prudence. C’est comme les constructeurs de voitures qui affirment que tel moteur a une consommation urbaine moyenne de 3,7litres/100km, alors que vous vous rendez bien compte qu’en réalité, vous atteignez à peine les 5litres.
    Il y a même des « photographes » dont j’ai déjà parlé sur mon site, comme Ken Rockwell, qui affirme que l’on peut jeter le trépied. Rien n’est plus faux.
    Sachez que si vous souhaitez profiter du piqué maximum atteignable par votre objectif, rien ne remplacera un bon vieux trépied ou n’importe quel autre support fixe. Même si la stabilisation évitera des flous grossiers à focale importante à main levée, sachez que par définition, le stabilisation fonctionne par vibration. Il est dit que le mécanisme de stabilisation opère généralement à une fréquence entre 500 à 1000Hz, et qu’en shootant à des vitesses en-dessous, par exemple à 1/125s, l’image s’en trouve donc affectée.
    Quoiqu’il en soit, vous aurez toujours intérêt à désactiver la stabilisation si la situation le permet, surtout SUR PIED !
    Ainsi, mais cela n’engage que moi-même, je ne témoigne que peu d’intérêt pour la stabilisation d’image. Je préfère mille fois m’adapter et utiliser un pied et/ou en augmenter la vitesse.
  • La finition : C’est peut-être le meilleur gage de qualité, mais également le plus subjectif. A mon sens, celui qui ne voit pas différence entre une série « L » de chez Canon et une conventionnelle, n’en a tout simplement jamais eu en main. Quelqu’un qui dénigre les série AF-D fixes de Nikon, ne sait tout simplement pas de quoi il parle. Je confirme :
    La série L de Canon est d’une qualité de finition remarquable, tant au niveau des matériaux qu’au niveau ergonomie, et les objectifs 105mm et 135mm de Nikon par exemple, sont de vrais « Tanks » de robustesse et maître-étalon au niveau de la qualité d’image.
  • Maintenant que je vous ai fait part de ce qui me semble être réellement pertinent dans le monde de objectifs, la vraie et seule question que vous devez vous poser avant l’achat est la suivante :

    « De quoi ai-je BESOIN ? »
    Les constructeurs ont le besoin de TOUT vous faire acheter, mais pas vous !

    J’adorerais essayé toute la gamme de Nikon, Canon et Sigma, mais j’avoue que je n’ai aucun besoin de zooms exotiques. 90% de mes photos sont actuellement effectuées en 50mm, et j’ai donc acheté tout naturellement ce qui se fait de mieux à cette focale : Nikon AF-S 50mm f/1.4G, et croyez-moi, j’en ai essayé une flopée d’autres. Et c’est comme ça que tout un chacun devrait fonctionner, c.à.d. déterminer son rayon de travail en matière de focale, et faire le tri de ce qui se fait, et bien sûr, de ce qui s’est déjà fait, car on fait assez souvent les meilleurs confitures dans les vieux pots (ex Nikon Ai-S 28mm f/2.0).

    Pour les plus curieux d’entre vous, voici encore un ficher complet sur l’ensemble des objectifs disponibles.

    Sources :

    • Wikipedia
    • Photoexposition.fr
    • Canon.fr
    • Canon Camera Museum
    • Nikon.fr

    Eyes of Photoexpostion.fr