Ce n’est pas un scoop (même si nous l’avions déjà annoncé en premier sur canon 1DX mark II Facebook hier), après l’annonce de Nikon et de son Nikon D5, c’est au tour de Canon de nous présenter son nouveau boitier reflex PRO. Les Jeux Olympiques pointent leur nez cet été à Rio, et il faut donc être prêt pour la promo et cet événement marketing planétaire.

Pour une fois, je ne vais pas vous dérouler la classique liste des spécifications de ce nouveau Canon EOS 1DX Mark II. Tout d’abord, parce que Canon l’a déjà parfaitement fait sur son propre site, mais aussi parce que ce gros reflex n’intéressera que très peu de lecteurs entre vous, étant donné que ce boitier probablement à 6300 euros et plus (tarif du Canon 1DX précédent et qui reste à vérifier compte tenu des hausses actuelles dans le monde de la photo) est destiné en premier lieu aux photographes PRO, mais surtout, parce que personne n’a encore eu l’occasion de l’avoir en main, et personne, encore moins, n’a encore eu l’occasion d’en faire un test à la différence de ce qui est par exemple déjà affirmé dans le titre d’un article sur Focus Numerique. De quoi laisser perplexe et songeur d’ailleurs.

Les Canon ont depuis toujours réputé essentiellement pour leur vitesse de déclenchement et leur vitesse de mise au point, donc des outils très prisés par les photographes du monde du sport. Le Canon EOS 1DX Mark II poursuit sur cette lignée, et affiche 14 images/s en mode normal, comme le montre la vidéo ci-dessous :

On n’arrête pas le progrès, et il semblerait que la relève dans le stockage se précise, avec l’arrivé du standard Compact Flash CFast 2.0. Non pas que les Compact Flash standards ne suffisent plus, d’ailleurs, il y a aussi encore un emplacement prévu pour celui-ci, mais il est vrai qu’en mode video, les CF n’était pas des plus rapides et mêmes distancées par les simples cartes SD. Dans le monde des normes et des supports de stockage, la dualité actuelle entre CFast 2.0 et le penchant de chez Sony les cartes XQD, me rappelle le duel jadis entre VHS et Betamax. « There can be only one » – disait un Highlander. Ainsi, je n’investirais pas trop vite dans ces nouveaux supports, surtout si on se rappelle du sort de Betamax, ou alors les cartes mémoires MS-Duo & co…

Rien de trop surprenant avec un écran LCD 3,2″, par contre, sa résolution n’est pas des meilleures, avec seulement 1.620.000 de pixels, soit 2 fois moins que le concurrent Nikon D5. Mais fort heureusement, il est également tactile.

En parcourant la fiche technique officielle, j’ai remarqué que le miroir du Canon EOS 1DX Mark II est semi-transparent. Il faudra creuser le sujet par la suite pour mieux cerner l’intérêt de cette innovation avec un appareil Reflex, mais je pense que cela explique déjà la montée en cadence du déclenchement (16 images/s) lorsque l’on met l’appareil en mode LiveView.

A première vue, ce nouveau Canon semble prometteur (encore heureux). Je suis particulièrement content que la course au pixels ait également été abandonnée, avec des capteurs dans le haut-de-gamme autour des 20Mios de pixels, ce qui a mon sens, doit être le meilleur compromis entre la taille et surtout, le comportement de l’appareil en basse lumière et ses performances en plage dynamique.

La sortie d’un nouveau vaisseau amiral chez un constructeur photo, c’est un peu comme la sortie d’une voiture haut-de-gamme limitée chez un constructeur auto. Tout le monde ne s’est pas jeté la Audi RS8 à sa sortie, et ce n’est pas avec ce modèle que Audi fait son beurre. Il en va de même pour Canon et consort. Ces « flagships » sont censés être des vitrines d’innovation pour des fonctionnalités et/ou des technologies que l’on pourrait retrouver plus tard sur des modèles grand-public. Il faut tout de même admettre, que de ce côté-là, la météo est très calme. Assez inquiétant, compte tenu du fait, que les ventes d’APN en général, s’effondrent depuis 2010, y compris pour les APN Reflex depuis 2012 et enfin, même les ventes d’objectifs (Cf ici pour les dernières stats de la CIPA)

La seule parade à ce marasme, a été la décision pour Nikon d’augmenter les prix (pour tous les objectifs dès mars 2016, et même pour le vaisseau amiral Nikon D5 qui est affiché à 7000 euros, soit +17% d’augmentation par rapport au Nikon D4S), d’augmenter les marges sur le haut-de-gamme et de poursuivre la cadence de renouvellement des appareils…Je pense que si cela marchait, cela se saurait depuis le temps.