Nikon D800

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C’était décidément une année très riche en belles nouveautés. Dans l’éternel affrontement Canon-Nikon, il y a également le Nikon D800 (qui se décline aussi en D800E). Comme pour le Canon 5D Mark III, j’ai compilé les avis et les tests effectués par Dpreview et DxO Mark, les livraisons étant encore au compte-goutte.

Le boitier a récemment fait parler de lui, suite à un test de capteur effectué par DxO Mark, mais qu’en est-il dans les mains d’un photographe exigeant ? La suite, c’est ici…

Le D800 sera le seul avec le D4 a représenter la gamme des boitiers FX dans peu de temps (Le D300s vivant ces derniers jours, le D700 a déjà été écarté de quelques sites Nikon de part le monde, et les D3X et D3S ne faisant plus trop le poids).

Avec ses 36,2 Mégapixels dans le segment des boitiers FX d’entrée-de-gamme, il attire déjà tous les fous de la performance, mais avec le résultat hallucinant de 95/100 au benchmark test de DxO Mark, il surclasse carrément tout le monde, y compris les moyens formats de Leaf / Phase One.  Franchement, à part une vitesse plus élevée de cadence et de la connectique pro, je ne vois pas ce que je pourrais envier au grand frère Nikon D4.

Voyons maintenant ce qui plait aux photographes et…ce qui fâche :

  1. Si l’on est à la recherche de pixels et de qualité d’image, aucun doute la dessus, le D800 est actuellement le meilleur réflex sur le marché à ce jour. Pour les puristes, il est même possible d’opter pour le Nikon D800E et ainsi, s’affranchir du filtre anti-aliasing (Celui-là même qui qui évite les effets de Moiré). Même plus la peine de se fatiguer à transporter un moyen format de 1,8kg sur le terrain !! C’est bien la moisson énorme de pixels qui par contre pénalise le D800, qui ne peut pas rivaliser en vitesse par rapport à un Nikon D3S, Nikon D4 ou son alter-ego le Canon 5D Mark III. (Imaginez le boulot du processeur pour traiter 36,2 Mégapixels !!). Mais posons-nous la question suivante: Qui, à part des publicistes pour des affiches énormes ou des fous de Photoshop qui s’amusent à rogner à mort, pourraient avoir besoin d’une telle charge de pixels ? Sans compter, qu’il faudra probablement sacrément up-grader vos PC et Mac pour le traitement d’images. (J’imagine le cauchemar sous Aperture 3 !).
  2. 2 Emplacements de cartes mémoire (Compact Flash et SD). Très pratique pour des backups d’une carte sur l’autre, ou tout simplement en mode débordement.
  3. Bouton d’accès direct au Picture-Control, la gestion des couleurs
  4. Un flash intégré, rare dans ce segment de boitiers.
  5. La fameuse gestion de lecture des images très intuitive et pratique.
  6. Une couverture du viseur à 100% (par rapport au 95% du Nikon D700)
  7. Plus la peine de se ruiner avec un boitier Moyen-Format de chez Hasselblad, Leaf, Mamiya ou Phase One, le Nikon D800 avec son armée de pixels, est bien moins cher.
  8. Et bien sûr, la compatibilité avec tous les objectifs Nikkor depuis 1977.

Ce qui fâche :

  1. Une absence total de « Banks » programmables. Comment les gars de Nikon ont-ils bien pu faire l’impasse là-dessus ? Même le Nikon D7000 en possède 2, et le Canon 5D Mark III, lui en a 3 ! Autant dire, que se sera une galère pour switcher d’un paramétrage ISO Manuel à ISO Auto, gérer la gestion des couleurs (Picture-Control) et passer de la couleur au N&B par exemple. C’est d’ailleurs la même boulette sur le Nikon D4.
  2. Idem pour le passage d’un mode AF à l’autre (AF-A, AF-C et AF-S). Il faut maintenant une gymnastique à 2 mains !!
  3. La version avec un filtre antialiasing en Moins (Nikon D800E) coûte PLUS qu’avec ?!? 300 Euros !! Où est la logique ? C’est vraiment du foutage de gueule Marketing.
  4. Par contre, une flopée de gadgets pour la vidéo, y compris des boutons raccourcis sur le boitier. A qui s’adresse donc ce super appareil, à de vrais photographes pro et passionnés ou à des shooters du dimanche en quête des derniers gadgets ?
  5. A ce sujet, un bouton ‘ »Record » pour la vidéo, à la place du bouton « Mode », lui-même déplacé. Géniale la gymnastique à faire dorénavant et/ou la confusion !!

Certes, l’arrivé du Nikon D800 est la première grande révolution chez Nikon depuis celle du Nikon D700 il y a 3-4 ans, mais on se demande parfois qui a le dernier mot chez Nikon, les ingénieurs ou les gars du Marketing ?

Au final, lorsque l’on compare cet appareil avec tous les autres qui sont sortis depuis 4 ans, il n’y a pas de grande différence : Tous ont un obturateur autour de 30s à 1/4000s -1/8000s, tous gèrent les ISO de 100 à au moins 6 400 (Vous voulez photographier dans le noir ? Prenez un flash !), et tous dépassent les 12 Mégapixels. La seule grosse différence marquante est le format (FX / DX) et la couverture du viseur (de 95% à 100%). Oui, le capteur du Nikon D800 est exceptionnel, mais ferons-nous de meilleures photos ? Composerons-nous mieux nos clichés ? Ferons-nous de l’exposition créative ? La réponse n’est évidemment pas dans le boitier, la vérité est ailleurs… :-)