Nikon Df side

Nikon France

Nikon Df – Premier Contact

A la recherche d’un nouveau boitier à tester au format FX, nous avons eu un Nikon Df entre les mains. Voici nos premières impressions.

Après la déconfiture commerciale liée au Nikon D600 et la sortie insipide du Nikon 610, Nikon était attendu au rendez-vous pour sa nouvelle bombe, le Nikon Df, estampillé « Pure Photography ». Coup de bluff marketing, ou réel avancée dans le monde de la photo ? Chez Photoexposition.fr, nous avons volontairement un peu attendu et n’avons pas surfé sur le scoop de la nouveauté à sa sortie, histoire de voir si des problèmes de jeunesse pouvaient apparaître. Mais maintenant le fruit est mûr. 

I. Caractéristiques
Capteur – Sauvegarde – Obturateur – Flash – Cadence de tir – Sensibilité – AutoFocus – Viseur – Écran – Compatibilité des objectifs – Alimentation – Poids– Construction
II. Prix
III. Avis de Photoexposition.fr

I. Caractéristiques : 

Capteur : 

Full-Frame / CMOS

Le Nikon Df partage tout simplement le même capteur que le Nikon D4 (et d’ailleurs le même que le Nikon D4s). Il s’agit donc d’un Plein Format à la définition de 16 Mios de pixels, en 4928 x 3280 pixels. Ainsi, en toute logique, ce capteur atteint le même score au banc d’essai de DxO Mark avec un score de 89/100. Pourtant, dans les détails, le traitement d’image est légèrement différent, avec l’accent qui a été mis sur la gestion du bruit en haute sensibilité, et sur ce terrain, le Nikon Df est tout simplement champion, coiffant même au poteau le Nikon D800. Probablement, parce qu’il n’a pas de flash intégré comme sur le D800, et qu’il fallait donc pousser la bonne gestion des ISO élevés. Le prix à payer ? C’est la dynamique qui est plus faible.

Nikon Df DxO

Sauvegarde : 

Étant donné que la volonté de la maison Nikon était de tailler un appareil au Plein Format le plus petit possible, il a été fait l’impasse sur les cartes mémoires Compact Flash habituellement utilisées sur les appareils PRO, pour un stockage en SD (SDHC/SDXC). Par contre, ce qui nous dérange, est que l’emplacement soit partagé avec celui de la batterie, avec donc une ouverture sur le bas. De plus, le volet de fermeture nous a semblé assez fragile. A voir comment il se comportera dans le temps à force d’ouvertures et de fermetures.

Obturateur : 

nikon D600 shutter

Nikon USA

30s – 1/4000s.

Rien d’inhabituel, de quoi largement satisfaire les 99,9% d’entre vous. Si vous lui reprochez le fait de ne pas atteindre les 1/8000s parce que vous voulez faire de la photo sportive, sachez qu’il vaudra mieux vous reportez sur les Nikon D4 ou D4S beaucoup mieux adaptés à cet exercice, rien qu’au niveau de la cadence notamment.

Flash :  

Le Nikon Df ne dispose PAS de FLASH intégré.

Non pas que l’on espère des miracles d’un flash intégré, mais au moins la fonction pilotage d’un autre flash déporté en mode Remote et de quoi déboucher des ombres en photo portrait. Et à ce niveau de prix, à presque 3 000 euros, nous pouvons déjà parler de faux-pas.
En ce qui concerne la synchro flash X-Sync, elle rejoint la norme amateur avec 1/200s.

Cadence de tir : 

5,5 images/sec.

Il s’agit aussi de le même version du processeur de  traitement d’image (EXPEED 3) que sur les Nikon D800, D600, D4 et D610. Et en ce qui concerne la cadence de tirs, elle est identique à celle du Nikon D600.

Sensibilité ISO : 

100 – 12 800Attention Alerte Marketing.

Comme nous l’avons très souvent évoqué, méfiez-vous des annonces des constructeurs, car ils n’ont pas la même notion de la qualité du bruit vis à vis de la sensibilité ISO. Comme dans le monde de la TV, on parle de mesures dynamiques. En somme, chaque constructeur y va de sa propre sauce. Méfiez-vous donc des mesures comme Sony  par exemple, qui annonce 102 400 ISO sur un de ces derniers modèle.
Ceci étant dit, les tests sur les bancs d’essai chez DxO Mark ont révélé une gestion du bruit assez exceptionnelle sur le Nikon Df, comme déjà évoqué plus haut.

Autofocus : 

39 points – Attention Alerte Marketing.

Nikon Df AF bisMéfiance encore une fois. Il est inutile de frimer  et de faire la course au plus grand nombre de collimateurs AutoFocus. Ce qui compte en réalité, c’est leur répartition sur l’image, et comme vous le voyez, il n’y a guère d’amélioration comparé aux modèles Plein Format précédents.

Ce n’est pas un problème unique sur le Nikon Df, mais sur presque tous les boitiers PRO, toutes marques confondues. Comme nous pouvons le constater, les 39 points n’occupent qu’environ le quart de l’image. En plus, il faut savoir que suivant l’ouverture vous pouvez vous trouver avec seulement 7 points concentrés sur une partie presque négligeable de l’image.

Autant vous dire, que si vous souhaitez faire confiance à l’Autofocus et à ses collimateurs en mode « Sportif », alors vous avez intérêt à sacrément bien suivre votre cible !!

Si nous avions un souhait à émettre à l’ensemble des constructeurs pour les modèles futurs, ce serait bien de nous épargner avec leur course au nombre de collimateurs et de chercher à mieux les répartir sur l’ensemble de l’image, et nous sommes sûrs que 9 points suffiraient.

 

Viseur : 

Nikon USA

100% de couverture

Et nous n’en attentions pas moins. Par contre, le dégagement oculaire (la distance à laquelle on voit la totalité de l’image dans le viseur) n’est pas terrible avec à peine 15mm. C’est vraiment le minimum syndical, de quoi vous faire réfléchir si vous êtes porteur de lunettes, et surtout, à essayer absolument avant achat !.  

Écran : 

LCD 3,2″ à 921 000 pixels

Nikon Df back

Ce type d’écran existe depuis 2 ans, et c’est presque étonnant que Nikon n’ait pas sauté le pas vers un écran 3,2″ à plus de 1 000 000 pixels comme chez Canon et Sony notamment. Encore une fois, à ce niveau de prix, c’est un faux-pas à moins que des considérations d’autonomie de la batterie étaient en jeu.

Compatibilité Objectifs : 

Selon nous, aucun autre boitier de chez Nikon fera mieux, car la monture possède un levier de couplage escamotable qui vous permettra d’utiliser des objectifs Nikon F depuis 1959 !!!!
C’est d’ailleurs l’intérêt principale de ce boitier rétro, qui s’adresse à tous les passionnés de la photo de la première heure ayant conservé leurs anciens objectifs.

Pour plus de précisions, je vous invite à jeter un coup d’oeil sur la terminologie Nikon.

Alimentation : 

Batterie Li-ion EN-EL14a.
A ce jour, c’est une batterie unique, et elle est donnée avec une autonomie de 1 400 shoots selon la norme CIPA. C’est juste énorme, à mi-chemin entre les boitiers standards et ceux qui sont construits comme des tanks avec des poignées intégrées, comme sur les Nikon D3, D4 & co.

Poids : 

765g

C’est simple, nous qui avons l’habitude des Nikon D700, D600 et autres, avons été carrément surpris de ce poids plume. Nous voyons là un argument de poids en faveur de ce boitier. Mais ce n’est pas sans faire de concession, sur le point suivant, qui nous semble essentiel :

Construction :  

Alliage de magnésium

Nikon DF structure

Là par contre, nous considérons qu’il y a un problème de taille. Le discours marketing dit :

conçu pour supporter des conditions difficiles, l’appareil photo est doté de caches supérieur, arrière et inférieur en alliage de magnésium solide et léger

Le problème, c’est que le plus important…est en plastique, à savoir, la support de la monture. Oui, la monture est bel et bien en acier, mais vissée sur une structure plastique. A ce niveau de prix, c’est impardonnable. Il s’agit tout de même d’un Plein Format à près de 3 000 euros à sa sortie. Imaginez le Nikon Df monté avec un gros zoom, et que vous cognez une table avec l’objectif alors que vous le portez par le boitier.
Pensez-vous que la structure en plastique tiendra ?
Ou alors imaginez un photographe qui porte son ensemble simplement à la force du poignet sur le boitier, avec un 70-200mm de plus 1,5kg au bout. Voyez-vous où nous voulons en venir ? A notre avis, les forces exercées sur la structure en plastique en viendront un jour à bout, d’autant que tous les plastiques se fragilisent avec le temps.

Il ne s’agit pas d’un boitier APS-C muni d’un modeste 18-55mm, mais d’un boitier Plein Format qui est susceptible d’accueillir des objectifs largement plus lourd que le boitier lui-même.

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Cas d’une monture d’un Nikon D80 arrachée par un objectif 70-200mm

La solidité est donc à des lieux de celle d’un Nikon D700 par exemple, TOUT en alliage de magnésium.

II. Prix : 

Prix à la sortie : 2 899 Euros

Disponible avec ou sans un objectif 50mm f/1.8, le Nikon Df reste un boitier au prix élevé en comparaison avec des modèles équivalents voire meilleurs. En somme, vous payez le prix de la mode du rétro car le rapport qualité/prix est en votre défaveur si vous décidez de l’acheter. Sans compter qu’en l’absence d’un flash, celle d’un écran LCD de nouvelle génération et une construction médiocre, nous trouvons que le prix ne se justifie pas à un tel niveau. Il est vrai, que depuis la sortie fin 2013, il est possible de le trouver sur le marketplace amazon autour des 2 300 euros nu.

III. L’avis Photoexposition.fr : 

Côté finition :

Nous avons adoré le look rétro, qui attisera moins la convoitise des autres, qu’avec n’importe quel autre boitier, car il passe pour un vieux coucou. Le revêtement en alliage gris et d’ailleurs à préférer au vulgaire noir, car à notre avis, il serait dommage de rater le look rétro totale.

Côté construction :

C’est réellement un point noir. Nous n’arrivons pas à comprendre comment Nikon a pu oser faire l’impasse sur une structure solide en alliage de magnésium complète pour épauler la monture, en préférant du vulgaire plastique. Rien que pour ça, nous vous recommandons, à ce niveau de prix, d’opter pour un autre modèle comme le Nikon D800 voire même son excellent prédécesseur le Nikon D700 ou n’importe quel modèle PRO de chez Canon.

Côté ergonomie :

Bravo. L’idée de retrouver les molettes de sensibilité ISO, de vitesse et d’ouverture directement sur l’appareil, n’est pas sans rappeler d’anciens modèles mythiques de Nikon. Les puristes seront comblés. Toute la photographie, son essence même, à portée des doigts, de quoi vous permettre de vous concentrer totalement sur l’essentiel, à savoir, la composition. Nous avons aussi adoré le fait que Nikon ait totalement oublié le mode video. C’est tout simplement un appareil photo, dans la veine de ce que Nikon faisait de mieux il y a 30ans.

Performances :

A ce niveau technique, le Nikon Df a de quoi combler tous les photographes amateurs en matière de qualité photo. Il fait des photos remarquables notamment en situation de faible lumière et reste agréable à utiliser grâce à son poids plume. Pour plus de détails, je vous invite à le comparer à la concurrence, notamment à travers les tests DxO.

En conclusion :

Le Nikon Df est un appareil coup de coeur. Vous ne l’achèterez pas pour ses performances identiques à la concurrence (à part l’excellente tenue en basse lumière) ou sa solidité, car vous pouvez trouver mieux, mais pour son look et tous les sentiments qu’il véhicule, comme la nostalgie, la photographie traditionnelle, la simplicité d’utilisation et le refus des gadgets inutiles. Autant de sentiments nobles qui sonnent comme des timbales aux oreilles de Nikon, d’où un prix de sortie élevé. Si le prix avait été calé sur celui d’un Nikon D610, Nikon aurait probablement fait un carton. Mais l’avenir nous dira si Nikon ou Photoexposition.fr aura raison.