Voilà un titre qui fait plutôt penser au temps maussade actuel au dessus de Paris, ou encore au cliché de ce que voit un daltonien. Et pourtant. Aussi performants et technologiques que soient les appareils photos actuels, la cellule, le posemètre, ne voit qu’en gris neutre 18%. En fait, nos appareils, lorsqu’ils mesurent la lumière pour essayer de calculer une exposition, sont calibrés de sorte à admettre, que tous les sujets renvoient environ 18% de la lumière qu’ils reçoivent.

Eh oui, que votre appareil mesure la lumière en mode spot, pondéré central ou matriciel, votre cellule ne voit que du noir et blanc, et s’attend à une image réfléchissant 18% de la lumière. Ainsi, elle fera en sorte de proposer une ouverture, une vitesse et une sensibilité qui ensemble (le fameux triangle photographique), donneront une image réfléchissant 18% de la lumière. Et en fait, c’est pas mal du tout, car cela convient même à la plupart des cas, probablement plus de 90% des situations.

Toutefois, tous les sujets ne réfléchissent pas 18% de lumière. Avec un mur blanc par exemple, ou un paysage recouvert de neige, nous sommes plutôt au double, soit 36%. Un chat noir par exemple, se situera au contraire deux fois moins, càd à 9%. Le vert de la végétation, comme nous l’avons déjà vu, réfléchit plutôt 12%. Vous comprenez peut-être mieux, pourquoi la photo de votre chat noir préféré en gros plan, vous donne un chat gris, et pourquoi un champ de neige ressorte en gris, n’est-ce pas ? Sachant cela, pensez à corriger manuellement, et pourquoi pas, forcez sur la sur-exposition ou la sous-exposition avec la fonction de correction de l’exposition de votre appareil.

Vous comprendrez donc plus aisément, pourquoi nous trouvons dans le commerce, ce qui s’appellent des chartes gris neutre, une sorte de planche en plastique grise, et pourquoi elles sont utilisées pour re-calibrer une mesure ? Nous verrons dans un futur article leur utilité.